9 ans de yoga : réflexions
Quand j’ai commencé le yoga, je tenais un petit journal.
1ère entrée le 12 juillet 2016. Et je fais référence à la 1ère fois où j’ai posé mes pieds sur un tapis de yoga : fin janvier 2014. Je suis très heureuse et même contente de ces 9 années : les questions ont changé et globalement je suis moins guidée par les interrogations et prises de tête.
Je pense que toute personne qui s’engage comme moi doit peu ou prou retrouver ces errements. Qui suis-je ? C’est quoi mon dharma ?
Je trouve qu’il y avait beaucoup de colère, d’incertitudes, de tumultes. Je me trouve beaucoup plus sereine et claire.
Et en même temps, ce bouillonnement n’était qu’intérieure car à côté j’ai une vie hyper méga stable et vraiment pas compliquée (Dieu merci). Ceci étant, je vais préciser le côté “pas compliquée” : j’ai eu une enfance très heureuse dans une famille nombreuse avec pas beaucoup d’argent. Pas de fringues à la mode, pas de vacances au ski ou à l’étranger. C’était camping ou rien. Mais j’ai eu la chance d’avoir des parents géniaux pour qui il était important de faire des études et d’avoir un métier. D’être indépendante financièrement. Quelques années plus tard, mes moult diplômes en poche, j’ai un boulot, un mari et des enfants. Une fille qui naît avec une malformation. Bénigne. Opération à 6 mois et 10 années de fréquentation annuelle de l’hôpital pour la routine. Décès brutal de mon père, jeune. Et une maladie chronique : la migraine (la vraie hein pas le petit mal de tête) et une double sciatique. Je peux continuer ainsi mais. Mais je veux simplement montrer que je n’ai pas une vie dorée sur tranche. Je veux juste montrer que nous sommes tous plus ou moins pareils.
L’autre jour une amie, qui a aussi perdu son papa, me disait que cela avait été plus dur pour moi car mon père était parti brutalement. Ce n’est pas la première fois que l’on me dit cela. Une souffrance reste une souffrance. La mort est la mort. Il n’y a pas de classement. On souffre. Tous.
Si je peux dire cela, comme cela, c’est grâce au yoga. A la fois le yoga et l’âge, l’avancée de la vie. Quand j’ai commencé mes enfants étaient petits, le boulot c’était pas simple, mes migraines étaient nombreuses et faisaient très mal.
Aujourd’hui, je trouve que tout roule …
Alors ce parcours de yoga ? Jusqu’à maintenant, j’ai découvert que j’aimais enseigner le yoga mais pas tout le temps. L’enseigner à ma manière avec les choses que j’aime. Je vais préciser “les choses que j’aime” : j’aime revenir aux textes, aux racines de la philosophie du yoga. Sinon je n’écrirais pas ce blog, ni ne tiendrais depuis plus de deux ans maintenant le podcast (vous ne connaissez pas le podcast ? Quelle erreur! Je plaisante ! Par contre, rendez vous sur la page du Podcast Au fil du Yoga). J’aime enseigner l’anatomie pour que les gens se reconnectent vraiment à leur corps et se comprennent. On habite une enveloppe que bien souvent on ne comprend pas. On habite ce corps tout en en étant complètement détaché. J’aime enseigner la respiration, ce souffle qui nous libère. La semaine dernière j’ai donné un cours de 2 heures à des femmes qui apprennent le français. C’était magnifique de voir leur corps se décrisper, leurs yeux briller. Les entendre presque somnoler. Le souffle qui détend, le souffle qui apaise. Cela booste, cela fait du bien ! J’adore enseigner les petits trucs simples de la détente : des points d’accupression, encourager à l’auto-massages, à parler en structurant sa parole sans s’auto-réguler au point de ne pas exposer ce que l’on pense. C’est cela que j’aime. Comme j’aime discuter avec mes élèves : les écouter, partager un sourire, une pensée. Et les encourager. Comme moi je reçois les encouragements de mon propre enseignant.
Je n’ai pas envie d’avoir 3000 élèves (mon côté marseillais) mais j’ai envie d’avoir du monde pour transmettre ce que j’ai envie de transmettre. Je rêve d’avoir un petit local pas cher du tout (mon asso a très très peu de moyen) pour y donner régulièrement des cours. Des cours aux bons horaires, ceux où vous êtes disponibles. Des cours pas chers. Des cours où des tapis seraient réservés à des personnes qui n’ont absolument aps les moyens de faire du yoga. De juste montrer que le yoga c’est pour tout le monde. Pas un cours fitness. Pour êtrte honnete, hier j’ai suivi un cours de vinyasa en ligne avec un prof fraçais connu ! Comment vous dire : mon corps souffre ! Oui le mec est sympa, chaleureux. Mais son cours … un enchainement de postures compliquées même pas annoncées, la structure complètement à l’ouest, le corps pas préparé. Bon il faut dire qu’il à la trentaine. A 50 balais, mon âge, ce ne sera plus pareil. Et je vous dis cela alors que je suis prof de vinyasa et que je fais du Forrest Yoga où il y a aussi de postures avancées. Mais là, quand le prof a commencé à compter comme à la gym, je me suis dit : bon Dieu ! Mais elle est où la respiration profonde, celle qui crée de l’espace dans le corps ?
Ne vous prenez pas la tête à savoir si ce que vous faites est en adéquation avec ce pourquoi vous êtes là. Vous êtes là parce que vous êtes là. Et cela n’a pas forcément à voir avec le yoga. Finalement moi cela n’a rien à voir avec yoga et en même temps, cela a tout à voir.
Pareil, foutez vous la paix avec le qui suis-je ? avec votre ego à abattre. On est comme on est parce que l’égo nous distingue de l’autre et heureusement sinon on aurait tous le même dharma. Vous êtes qui vous êtes. Je vous dirais simplement que, en fait, on n’est ni ceci ni cela. La quintessence du Soi se révèle quand elle doit se révéler. Il ne faut surtout pas forcer. Et cessez de penser que vous êtes nul ! On se met tellement de pression. Même en yoga on veut arriver à un idéal qui fout la pression aux autres. Bref ! aimez vous !
Voilà, c’est comme cela que je vois ces 9 années qui viennent de se dérouler. Quand je commence à stresser, je respire. A quoi bon penser à quelque chose que je ne peux maitriser. C’est cela le vrai détachement. Cela demande beaucoup de patience et pour ma part, parfois, cela marche bien et parfois pas du tout. Est-ce que cela fait de moi un mauvais yogi ? Non. Cela fait de moi juste ce que je suis.
Je dis souvent que si j’étais Eveillée, cela se saurait. Cependant, je vais mettre un bémol parce que je suis sûre que tout à un moment on a touché ce moment de grâce. Par pudeur, on n’ose dire qu’on a touché la quintessence de notre Soi. En fait j’en suis persuadée. Et puis José Le Roy explique pour être éveillé il faut être réveillé. Et bien pour ma part, je suis réveillée. Ce sont les premiers stades de Samadhi. Maintenant reste plus qu’à trouver le moyen d’y rester un peu plus longtemps !!
En écrivant cela, je suis consciente que certains se diront que j’ai vrillé ou que je sors de la voie du yoga. Je pense qu’on mystifie un peu tout cela. Certes cela ne s’acquiert pas d’un claquement de doigt mais … mais la sagesse chaque jour grandit, se pose, à sa manière. On trouvera toujours plus sage que soi mais après tout on ne se détermine pas par rapport aux autres, non ?
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