Yoga sutras de Patanjali – YS I.1 – I.2

Les yoga sutra de Patanjali, un élément essentiel de la philosophie du yoga

Les Yoga Sutra de Patanjali, vous le savez, sont au cœur de la pratique de yoga. Vous avez certainement compris que le yoga ne se limite pas à une pratique physique. Loin de là. Bien loin de là.  Réduire le yoga à la pratique physique c’est accepter que le yoga soit une forme de gymnastique. C’est pourquoi on voit naître pas mal de pratique : yoga danse, yoga pilates, yoga flow, hatha flow. C’est une pratique constante de différents éléments et si un jour vous ne voulez pas bouger physiquement, en respirant, méditant, chantant, vous ferez aussi du yoga. Ma pratique change. Elle change avec moi et avec ce que je comprends.

D’une pratique très physique, je suis passée à l’opposé. Je chante, je médite, j’écoute, j’écris beaucoup plus que je ne mets les pieds sur mon tapis.

Une des choses que j’aime faire, maintenant c’est de chanter.

Avouons le je suis réputée pour chanter comme une casserole. Impossible de chanter sans que à un moment ma voix ne déraille, ne dérape et que je ne chante faux.

Différentes personnes m’ont réconciliée avec ma voix. Le plus bel exemple a été dans ma formation de Forrest Yoga. On devait donner une classe, en anglais, of course. Croyez le ou pas, mais même si je m’étais engagée dans la formation de FY qui avait lieu à Glasgow, Ecosse, a aucun moment je ne m’étais dit qu’il allait falloir que j’enseigne en anglais. Bref, j’étais pétrie de trac. Ma grande honte vient de ma façon très très française de parler anglais. Alors, la prof, Charlie, qui est franco-anglaise, me dit : “Chante La vie en rose d’Edith Piaf”. Je n’aime pas particulièrement Edith Piaf, mais j’ai chanté. Ma voix s’est alors formé et j’ai commencé à chanter même plus fort. Puis Charlie me dit :”maintenant enseigne en chantant”. C’est un excellent exercice. Alors j’ai commencé à enseigner d’abord en français puis en anglais en chantant : et je me suis éclatée. Les élèves, mes amis, m’ont suivi et j’ai pris de l’assurance. Et tous m’ont dit que j’avais une belle voix. Et voilà. Maintenant, je n’ai plus peur.

La peur s’envolant, je me suis mise à chanter vraiment beaucoup de mantra et les yoga sutra.

 La découverte avec le “chanting”, cela a été comme un choc ! Une merveilleuse initiation qui se poursuit encore et je me délecte.

Ma prof de chanting de yoga sutra c’est Anne Nuotio.

Au début, quand je chante en sanskrit; je ne comprends pas, je ne comprends rien ! Je mélange les mots, je me concentre et puis .. pouf ! la seconde d’après j’oublie. Et puis, souvent, arrive le moment où le mental s’impose et cherche à savoir ce que cela signifie. Ce dernier aspect est très occidental. De ce que l’on m’a dit de l’Inde, il nous faut oublier, nous Occidentaux, cette idée de vouloir absolument être parfaits. On est tellement tenu par l’idée mentale qu’il faut connaître les paroles que l’on se ferme à la magie du sanskrit.

Une chose est sûre : pour chanter des mantras ou les yoga sutras, oubliez que vous devez mentaliser. Laissez le cœur vous emporter : c’est cela qui va ouvrir la réceptivité du mental.

Etudier les yoga sutra de Patanjali

Le chanting s’accompagne de la connaissance dans son cœur de ce que veulent dire les Yoga Sutras de Patanjali.

Aussi, je vous propose d’étudier au long cours les yoga sutras. Les étudier en réfléchissant. Selon moi, l’approfondissement du yoga, c’est l’expérience directe de celui-ci.

Et, on commence tout de suite avec le SAMADHI PADA.

Samadhi pada, c’est le titre du 1er chapitre des Yoga Sutra.

Un peu d’étymologie

Le mot sanskrit pada veut dire “pied, colonne, pilier, rayon de lumière, chapitre (cf N.Stchoupak & L.Nitti & L.Renou, Dictionnaire sanskrit-français, page 428).

Samadhi, c’est plus qu’un mot, un sentiment. On a essayé de le traduire par béatitude, extase, enstase, nirvana, éveil. Dans le dictionnaire de sanskrit déjà évoqué plus haut, samadhi c’est l’absorption mentale. C’est tout cela et bien plus. Enfin je crois.

Je vous invite à écouter l’épisode de mon podcast Au fil du Yoga que nous avons réalisé Amarjap Kaur et moi-même sur le sujet.

Yogas Citta Vrtti nirodhah - Yoga Sutra I.1

Je crois que l’une des plus belles choses que m’a apporté le yoga c’est de découvrir ma véritable nature. Qui suis-je ?

Oui certes, je suis une femme, épouse et maman. Je suis française, je fais du yoga, j’ai un métier qui n’est pas prof de yoga. Je suis légèrement maniaque, curieuse, énergique, je tiens peu en place, j’ai peur, je ris, je pleure. Je cours et je dors. Oui ! D’accord. Mais qui suis-je au plus profond de moi ? Est ce que c’est réellement moi ou ce sont mes habitudes et des adjectifs du quotidien qui me décrivent ?

Qui je suis est au delà d’une étiquette ou du rôle que je tiens dans la société et ma nature profonde est définie par un ensemble de valeurs, croyances et passions et non pas par les attentes des proches ou de la société.

C’est quand nous expérimentons qui nous sommes et quand nous l’acceptons que nous sommes clairvoyants et en paix. Alors nous nous enracinons dans nos valeurs qui deviennent la boussole de notre vie.

Le truc c’est que nous aimons nous travestir, jouer des rôles. Notre mental adore entretenir la confusion … Le yoga ce sera justement d’aller en directement de ce que le mental ne nous dicte pas.

Les Yoga Sutra démarrent donc par affirmer que le yoga, c’est la cessation des fluctuations (ou de la fragmentation) du mental.

Avant d’aller plus loin, je rappelle que citta a été réduit dans les traductions au mot mental. C’est un peu court. Souvenez vous mon article Le Samkhya : une cosmogonie de l’Univers … !

Citta, c’est Buddhi + Ahamkara + Manas : intellect, sens du “je” et mental. Citta est rempli des fluctuations (les vrtti) causées par la nature même de l’évolution. Citta est alors empêchée de discerner entre le vrai et le faux et colore notre perception. Les gunas (pour aller plus loin, lisez Les gunas dans le yoga) eux aussi créent leurs propres vrtti. Tamas sera à l’origine de l’ignorance, du manque de libre arbitre et de l’impie; rajas marquera le manque de recul, l’hyperactivité, l’agitation. La première étape consistera à utiliser sattva (discernement, maîtrise, paix) et rajas (utile pour soutenir l’effort). Ensuite il faudra aller au delà de sattva pour se tourner vers la réalité ultime.

samkhya, cosmogony, yoga philosophy, tattva yoga sutra

Ce schéma des 25 tattva du Samkhya c’est un peu une carte de notre corps, de notre vie. Elle peut nous aider à comprendre comment nous fonctionnons. Et si nous comprenons comment nous fonctionnons, de façon très prosaïque on peut essayer de changer ce qui ne “fonctionne” pas bien et notamment modifier tous nos conditionnements sociaux, moraux et éthiques

Tada drastuh savrupeksvasthanam - Yoga Sutra I.2

 Alors à ce moment là, celui qui observe – drastu –  (Purusha) se repose dans sa propre nature. La conscience est dès lors établie dans sa nature véritable.

Alors je vous propose de rendre 5 minutes, un crayon et un cahier et d’écrire qui vous êtes. Allez au delà des évidences, laissez parler votre cœur, votre intuition. Avant cela, asseyez vous bien droit, le corps détendu et prenez 5 longues et profondes respirations. Écoutez votre souffle. Et ensuite, écrivez !

C’est une question d’intuition mais pas complètement. Il s’agit d’une connaissance de qui vous êtes. Parfois, on doit enlever pas mal de couches pour y accéder, ce que j’appelle les pelures de l’oignon. Et puis cela peut être un travail constant : parfois j’y suis, établie, et puis l’instant d’après cela vacille et je retombe dans mes vieux schémas mentaux. Mais ensuite, on est aussi conscient de cela, et on recommence, encore et encore. Peut être tout simplement parce que lorsqu’on est établit, c’est paisible, tout simplement.

Alors respirez profondément !

 

S’abonner au blog

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Retour en haut