Pourquoi est ce que je pratique le YOGA ?
C’est la question du jeu des 1000 francs. Pourquoi ? Pourquoi à 40 ans passés, me suis-je lancée dans le yoga puis dans son enseignement ? Pourquoi, alors que j’ai un métier à temps plein, j’ai suivi cette voie ?
Retour en arrière
J’ai commencé en 2014 sans véritable volonté de faire du yoga,et surtout, sans me dire que cette pratique me ferait du bien et me permettrait de ne plus être stressée. J’ai fait du yoga car je devais faire du sport mais je n’avais plus envie de faire du cardio. Je voulais quelque chose de plus calme. Un excès de fainéantise, l’envie de ne pas passer du temps dans les transports en commun pour rejoindre mon club de gym suédoise. L’envie aussi de briser une routine au bureau et de combler mes pauses déjeuner à faire autre chose.
Et voilà ! le yoga = fitness… et oui … car au premier abord, j’ai fait du yoga pour faire du sport …
Bon pour dire la vérité juste avant j’avais commencé le pilates et le qi gong. Le Qi Gong c’était pas mal mais trop éthéré, trop “énergie” et je ne sentais rien. Je suis quelqu’un de cartésien, de très mental. J’ai besoin de comprendre et tout ce qui relève du sensitif, ce n’était pas trop mon truc. Et puis, même si les profs étaient bien, je n’arrivais pas à établir une connexion. On pourra dire ce que l’on veut mais, pour ce qui me concerne, l’interaction avec le prof est importante. C’est lui (ou elle bien entendu) qui va me donner envie. Le prof c’est la courroie de transmission !
Telle une boulimique, j’ai commencé, un cours, deux cours, trois cours dans une semaine puis parfois dans une seule journée.
J’ai commencé le hatha yoga et le raja yoga. Malheureusement, j’ai trouvé que le hatha yoga ressemblait beaucoup trop à de la gymnastique et c’était bien trop pépère pour moi. Et le raja … Le raja yoga pratiqué était basé sur bastrika et kapalabhati dans toutes les postures ! Je n’avais pas choisi la pratique la plus simple pour quelqu’un qui ne cherchait pas spécialement à sentir les énergies.
Dans ces deux cours, le feeling avec le prof a été essentiel. Egal à zéro pour le hatha : j’ai arrêté au bout d’un an. J’avais l’impression d’une prof qui “se montrait”. On y faisait 5 min de pranayama, sans progression. Ce qui me mettait en asphyxie dès le premier tour à partir du moment où je devais rester poumons vides longtemps.
Pour le raja, je me suis tout de suite entendue avec la prof. On est devenu copines depuis. Mais cette pratique, trop intense, et trop difficile (visualisation et souffle en même temps), ne m’a pas séduite même si je l’ai pratiquée deux ans !
Les déclics ...
Mais là, premier déclic avec kapalabathi … une montée énergétique incroyable. Pas soudaine. Ni massive mais présente.
Deuxième déclic : ma rencontre avec Amie Mouneimne et le Forrest yoga. Une pratique hyper dynamique, intense et exigeante. Et Amie avait une véritable intelligence de la séquence : hyper fluide, logique pour le corps. Ce dont j”avais besoin. A la fois la transpiration, le souffle et le lâcher prise. Je me suis sentie bien tout de suite..
Les rencontres qui m'ont encore plus poussées vers le yoga
Je dis souvent que le yoga c’est aussi une histoire de rencontres. On retrouve cette idée de transmission entre un élève et un maitre (allez lire mon article Guru Purnima). J’ai eu la chance incroyable de faire des rencontres merveilleuses qui ont affermi ma volonté (sans que ce soit recherché) de poursuivre mon chemin. J’avais trouvé les bonnes épaules sur lesquelles je pouvais compter : Anne et sa lumière, Jambo. Le nidra avec Rod Stryker.
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Chacun a leur manière m’ont donné des outils. Si je connais bien Anne et Jambo, je ne suis pas une proche de Rod Stryker. J’ai suivi avec lui des formations en ligne. Un jour peut être, je monterai à Paris pour un de ces cours quand il vient dans la capitale.
Ces rencontres, de personnes différentes, de pays différents, d’origine et de cultures différentes m’ont offerts, si je puis dire, la possibilité d’explorer des pratiques qui m’ont tout de suite parlé : le chant de mantra, le yoga nidra, la connaissance anatomique, le bodywork et la magie. Le bouddhisme aussi.
La rencontre est essentielle. Certes c’est la rencontre avec le yoga qui est magnifique. Mais la voie du yoga est ardue. Le fait de l’emprunter, épaulée, est à mon sens ce qui la rend riche.
Le yoga, c'est une drogue
Je fais du yoga car il me fait vibrer et me met le cœur en joie. C’est comme une drogue.
Les bienfaits, vous les connaissez. Au besoin vous les trouverez Les bienfaits du yoga : quels bénéfices ?
Vous pouvez retrouver le podcast Au fil du Yoga sur toutes les plateformes et sur You Tube !
Comme toutes les drogues, le yoga peut mener à des excès. Parfois je me blesse. Parfois, je cours pour aller au cours et en même temps exercer ma profession et m’occuper de ma famille. Quand on est dans cet excès, on n’est pas encore dans le yoga ! Pourquoi ?
Le yoga c’est une sagesse. Un milieu. Un état d’équanimité. Il n’y a pas d’excès. Je sais qu’on a l’image des ascètes en Inde. Je sais qu’on a tous lu les effets sur le corps de la prise de bave de crapaud Kambo ou d’ayahuasca. Je sais qu’on parle de diète, de détox, de méditation durant des heures…
Petits mots sur ce qui n'est pas du yoga
En Occident, parce qu’on est marqué par ce dualisme esprit / corps, parce qu’on est ultra méga rationnel, on est en quête de notre Âme. De notre conscience pure. Ce que nous offre d’autres cultures.
Le LSD, les champignons dans les années 60, c’est ça … le voyage dans un conscient inconscient.
Du coup, on est dans cette mouvance hippie où on va chercher ailleurs. L’ailleurs ce sera la chamanisme. Qui n’a rien à voir du tout avec le yoga ! J’ai lu quelque part que le soma était une drogue. Mais le soma était réservé au dieux de l’hindouisme. Et peut être aux éveillés ..
L’ascèse n’est pas dans la prise de drogue. Tapas n’est pas une prise de drogue.
Ascèse est souvent synonyme de ascétisme, mais désigne plutôt une disposition intérieure de la volonté, un mouvement de la pensée, l’ascétisme désignant soit la doctrine soit la manifestation de l’ascèse dans le comportement
On appelle « drogue » toute substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central (sensations, perceptions, humeurs, sentiments, motricité) ou qui modifie les états de conscience.
Selon moi, mais cela n’engage que moi, prendre une drogue c’est tricher. Oh bien sûr que l’effet ce sera de toucher à un état modifié de conscience. Mais, c’est utiliser quelque chose qui est en dehors de nous.
Or en yoga on parle de satya, d’asteya et de sauca : parole juste, honnêteté et pureté. Je ne dis pas que sauca ici veut dire qu’on n’utilise pas de drogue. Je ne suis pas spécialiste de l’Inde et du yoga indien. Ni ne suit sanskritiste. Mais utiliser une drogue c’est tricher. Avec soi, avec son corps et avec son éthique.
Les états modifiés de la conscience deviennent accessibles avec le yoga
Pour faire simple, on a une conscience ordinaire, c’est celle de notre état lorsque nous sommes réveillés. Celle que vous avez en lisant cet article. Nous avons une conscience au moment du rêve. Et une autre dans le sommeil profond. En yoga, on recherche à transcender ces 3 états.
Facile ? Oui et non !
Il faut du temps, de la discipline. Le yoga dans toutes ses dimensions vont permettre d’y accéder : pranayama, postures. Puis concentration, retrait des sens, focalisation et méditation.Ne vous attendez pas à vous mettre à trembler. L’état de conscience modifiée, c’est aussi une immense paix, un espace sans limite. On y accède également par le chant de mantra actif (chantez longtemps le même mantra, vous verrez …), ou le yoga nidra.
Le yoga est une sagesse. Intérieure. C’est une quête. Intérieure. Et parce que c’est doux, et en même temps éclatant, c’est une drogue (on en reveut tellement c’est bon).
Mais donnez vous le temps de savourer chacun de vos moments. Ce n’est pas une course. Cela aussi c’est une sagesse. On commet des erreurs. Quand on s’en aperçoit, il s’agit de les gommer, d’en tirer une leçon. C’est une expérimentation de la vie. Dans ma vie, j’ai multiplié les formations, les lectures, les cours. En tant que prof, j’ai donné, pas mal. J’apprends. Et notamment j’ai un peu trop fait. Alors je recule un peu pour m’offrir plus d’espace, à moi. C’est aussi un mouvement avec sa vie, je dirais, personnelle, familiale et sociale. Avec son âge. Avec ce qui se passe autour de nous (à moins de s’extraire totalement de la société, mais vous ne seriez pas là en train de me lire).
La morale de l'histoire. Le yoga c'est quoi ?
Si je vous fais part de mon histoire, ce n’est pas pour briller. C’est pour vous faire réfléchir à votre propre expérience. Où est ce que vous en êtes ? Comment faites vous ? Ressentez vous de l’inconfort ? Que recherchez vous ? Qu’attendez vous ?
Autant on peut s’attendre à trouver un certain bien être dans le yoga, autant s’attendre à quelque chose est voué à l’échec car on se referme forcément à l’expérience.
J’ai appris et j’apprends beaucoup par ce champ d’expérimentation. J’élargis mon champ de clarté d’esprit. Je reconnais l’intuition. Je reconnais aussi mes erreurs (mais j’ai toujours dit qu’il faut faire des erreurs pour apprendre et surtout ne pas regretter car on perd du temps à regretter et on reste scotché au passé). Je suis la nénette qui prévoit son calendrier. Est ce que cela fait de moi quelqu’un qui n’est pas ancré dans le présent ? Probablement. Mais ce serait mentir que de dire qu’il faille absolument se détacher de toute prévoyance. Ne serait ce qu’à cause du cumul entre le job à 100 %, prof de yoga, podcasteuse, bloggueuse en plus d’être un être humain (avec un corps qui est blessé et une histoire) avec une famille et des amis et des voisins.